Monday, October 25, 2010

Faire circuler les connaissances

Post by Camille De Stoop

Making knowledge travel
La session sur la circulation des connaissances a débuté par la présentation d’une vidéo où l’on voit un chercheur expliquer qu’il avait développé et vérifié un modèle permettant de prédire les glissements de terrain susceptibles de se produire lors de fortes pluies, et donc de prévenir les populations vivant dans des endroits à risques, de manière à ce qu’elles puissent se mettre à l’abri. Il avait notamment identifié le mont Elgon, en Ouganda, comme l’une de ces régions à risque. Il avait publié ses résultats dans une revue scientifique, seul moyen que d’une manière générale tout chercheur est encouragé à utiliser pour faire connaître ses résultats. En mai 200?, 300 personnes vivant sur les flancs du Mont Elgon périssaient suite à une glissement de terrain… Personne ne les avait prévenues. Les indications sur le danger, connu et bien réel, n’étaient jamais parvenues à ceux qui auraient pu prendre les mesures nécessaires pour éviter le drame.

Les membres d’un panel à qui l’animatrice avait demandé d’exprimer ce qu’ils ressentaient après avoir vu la vidéo ont pour la plupart répondu qu’ils étaient ‘tristes’. Moi, j’étais surtout fâchée. Fâchée que les moyens et les connaissances existent mais qu’on ne les utilisent pas. Fâchée que des hommes, des femmes et des enfants paient cela de leur vie―que cela soit la conséquence de glissements de terrain, mais aussi de malnutrition et de pénuries alimentaires résultant de la dégradation des terres, de l’érosion de la biodiversité ou de l’assèchement des sources.

J’ai aussi sympathisé avec le chercheur. Se sentait-il responsable du fait de ne pas s’être démené pour que ses constatations soient diffusées et prises en compte ?

Nous étions toutefois tous d’accord pour dire que la responsabilité était partagée, autrement dit que c’est à chaque niveau que les responsabilités se situent.

Les participants ont fait part des actions dans lesquelles ils étaient engagés, et comment ces dernières pouvaient contribuer à faire passer l’information du niveau de la recherche au niveau des communautés locales. Il existe une multitude d’initiatives visant à rendre l’information accessible : programmes de radio, journaux, groupes d’échange, banques de données et plateformes en ligne, télécentres, champs école, etc.
  • Je reste cependant sur ma faim.
  • Quelque part il manque du lien.
  • Ce lien qui ferait qu’un chercheur sache à qui s’adresser pour s’assurer que le résultat de ses recherches passe au niveau suivant.
  • Ce lien qui inciterait l’agent de développement à aller chercher l’information qui le rendra plus efficace.
  • Ce lien, aussi, qui permettrait aux paysans de faire entendre leurs messages tant aux chercheurs qu’aux décideurs.
Peut-être en revenons-nous à la question de la responsabilité. Peut-être bien que ce lien, ce n’est pas la mise en œuvre de TIC, de médias, d’approches en tout genre qui le constitue. Mais que c’est à chacun de nous de nous engager, en personne, pour le créer et pour faire en sorte que les connaissances que nous avons acquises ou auxquelles nous avons accès parviennent bien à destination.

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